Joseph Quaissard, premier cycliste professionnel

Joseph Quaissard [1] est sans doute le premier coureur cycliste professionnel de l’Ain ou, au moins, de Bourg-en-Bresse où il naît le 30 août 1886, dans le quartier des Arbelles, d’un père voiturier. À défaut de reconstituer sa carrière en consultant toute la presse locale ou parisienne, voici quelques indications tangibles. En 1904, il participe à un brevet militaire de 60 kilomètres à Lyon (en 2h 53mn) puis à un Bourg-Belley de 75 kilomètres (en 3h 53mn). Aux courses cyclistes de juin sur le vélodrome de Bourg-en-Bresse, il termine second de l’épreuve réservée aux départementaux, derrière Julien de Montluel et devant Mouthier de Bourg. Il participe à l’épreuve régionale d’une course organisée par Le Journal de Paris et se qualifie, en compagnie de Victor Marmont, pour la finale nationale du 17 juillet 1904, disputée sur 80 kilomètres à Paris. Tous deux licenciés à l’Union Sportive Bressane, Marmont termine 24e et Quaissard 26e d’un classement général établi parmi 250 concurrents, répartis en quatorze courses [2]. Est-ce là qu’il découvre le cyclisme parisien ?

Au début de 1906, il est présent à Paris et dispute des compétitions sur les divers vélodromes. Et ses obligations (un contrat ?) ne lui laissent pas la possibilité de venir en Bresse pour participer aux courses du vélodrome de Bourg [3]. En cette même année 1906, convoqué pour le Conseil de révision, il obtient un sursis, renouvelé jusqu’en 1909. Là, il se déclare "coureur professionnel" et réside à Billancourt (Seine) depuis janvier 1908. Il participe aux courses sur les vélodromes de Paris et des alentours. Il effectue son service militaire à Saint-Cloud (Seine) d’octobre 1910 à septembre 1912. Sa fiche militaire n’indique pas où il choisit de résider à sa libération. À Paris ou retour en Bresse ?

La fiche militaire d’Émile Joseph Quaissard, établie en 1909, à Bourg-en-Bresse. Le prénom usuel est, le plus souvent, le dernier. Joseph Quaissard mesure 1,58 m. A.D. Ain. 1R0362.

À la déclaration de guerre du 2 août 1914, il est mobilisé au sein du 23e régiment d’infanterie de Bourg, engagé dans les Vosges. Il est blessé le 5 septembre 1914. "Revenu sans tarder sur le front, placé comme guetteur", il obtient la Croix de Guerre en juillet 1915 pour sa bravoure. Il passe dans l’aviation en juin 1916, obtient son brevet de pilote en octobre 1916 et il est porté "disparu" après une mission, le 15 avril 1917, à Moronvilliers (Marne). Il est déclaré "Mort pour la France" par un jugement du 23 décembre 1921. Dans les années 1930, en sa mémoire, une Journée cycliste est organisée à Saint-Étienne du-Bois [4].

N.B. :
Nous avons évoqué Louis Mouthier, lui aussi coureur cycliste. Il délaisse le cyclisme pour se consacrer à l’aviation. Mobilisé en août 1914, son avion est abattu au-delà des lignes françaises et il est fait prisonnier le 2 mars 1915. Évadé le 14 mai 1918.

[1Son nom est parfois orthographié Quessard et c’est d’ailleurs ainsi que son père signe son acte de naissance.

[2Courrier de l’Ain des 14 mai, 1er et 7 juin, 19 juillet 1904.

[3Courrier de l’Ain du 18 mai 1906.

[4Courrier de l’Ain du 30 septembre 1934.

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