Les écoles ménagères en Bresse et dans l’Ain
Nées au début du XXe siècle, les écoles ménagères ont fait partie de l’histoire des femmes en France, jusqu’aux années des Trente glorieuses, d’après-guerre.
Dépendant d’initiatives privées ou de deux ministères associés puis séparés, avec un enseignement en continu ou par alternance, l’histoire des écoles ménagères est complexe. Cette longue chronique est constituée de trois parties : les débuts, d’un après-guerre à un autre, des témoignages.
PREMIÈRE PARTIE : LES DÉBUTS
Les prémices
Où trouver les origines de l’enseignement ménager dans l’Ain ? Dans le Dictionnaire de pédagogie et d’instruction primaire, publié en 1882 sous la direction de Ferdinand Buisson, dans la rubrique Économie domestique où les écoles ménagères sont citées [1] ? Ou avant, dans les écrits de Cora Millet-Robinet (1798-1890), repris en 1861 par le Journal d’agriculture de la Société d’émulation de l’Ain ? Ou encore dans l’Institut impérial pour l’enseignement agricole des femmes que le même Journal d’agriculture présente en 1863 ? Instruire demoiselles et femmes apparaît nécessaire mais les projets ne sont pas menés à terme, pour différentes raisons.
Il faudra attendre bien longtemps pour que les idées évoluent, attendre la fin du XXe siècle, lorsque, dans la société, le rôle de la femme évolue vers plus de considération. Devenue moins inférieure que différente, la femme est désormais associée à l’économie familiale dont l’émergence « tend alors à instituer le travail ménager, le travail reproductif, éducatif et domestique, dans l’espace privé, en tant que labeur non marchand ».
Au tournant du XXe siècle, l’enseignement ménager devient ainsi une nécessité. Des associations créent des cours où « il s’agit de transmettre, en milieu populaire, les valeurs d’ordre, d’épargne, de prévoyance et d’hygiène, de retenir les jeunes filles rurales en mettant l’accent sur leurs responsabilités et les moyens d’améliorer leur qualité de vie ». Ensuite, le Congrès international de l’enseignement primaire de 1900 émet le vœu que, « dans les écoles de filles, un enseignement ménager pratique et commun à toutes les sections sera organisé [2] ».
Première ouverture à Bourg-en-Bresse
Le département de l’Ain très rural n’ignore pas ces diverses préoccupations. La baisse du nombre de domestiques femmes en France et les revendications du Syndicat des servantes de Monett, une ville du Missouri aux États-Unis, inspirent le chroniqueur Jacques Brou du Journal de l’Ain, le 21 novembre 1906. Comme les femmes devront assumer certaines tâches, il émet l’hypothèse qu’une École ménagère pourrait être créée à Bourg, à peu de frais, et qu’un « cours ménager ambulant » pourrait s’adresser aux jeunes campagnardes.
L’idée est reprise, ou partagée, par l’abbé Élie Cottard-Josserand, directeur du Bureau diocésain, et l’École ménagère centrale ouvre en octobre 1907, au 38 de la rue Bourgmayer, à Bourg. « La direction de l’École ménagère a été confiée à Mlle Périssin, diplômée (degré supérieur) de l’École ménagère de Fribourg (Suisse). (...) L’école se fixe un double but : la formation des maîtresses de maison ; l’éducation professionnelle des jeunes filles de la classe ouvrière.
Par un enseignement à la fois théorique et pratique, les jeunes filles seront initiées à la cuisine, à la tenue de la maison, au blanchissage, au repassage, à la couture, au raccommodage, au jardinage, à la comptabilité ménagère ». Ces cours s’étendent sur plusieurs mois.
L’école reçoit des pensionnaires, en nombre limité, et des demi-pensionnaires, d’au moins quatorze ans. En outre, un cours sera proposé pour les « jeunes filles de la classe ouvrière de Bourg », trois fois par semaine, et « un cours supérieur sera organisé spécialement pour les jeunes filles et les jeunes femmes du monde afin de les préparer à remplir leur rôle de maîtresses de maison [3] ».
En novembre 1909, au premier Congrès des œuvres féminines du diocèse de Belley, « Mlle Périssin, directrice de l’École ménagère centrale de Bourg, et Mlle Peloux, de Simandre, présentent des rapports remarquables sur les travaux des écoles ménagères de Bourg et de Simandre. Mlles Jacquelot, Revel, Zeiger, Mmes Dufour, Musy font part à l’assemblée des résultats obtenus à Grièges, Vonnas, Jasseron, Ambérieu, Miribel, Ceyzériat, Jujurieux par les cours d’enseignement ménager. M. Cottard engage vivement les écoles libres à instituer partout cet enseignement si utile et si apprécié des familles. Puis M. de Monicault [4] prononce une conférence, vivement applaudie, sur l’importance et l’avenir de l’enseignement ménager et rural. (…)
Les écoles "volantes" sont à conseiller dans les régions sans ressources et pour faire connaître l’enseignement ménager ; les écoles "permanentes" ne sont pratiques que dans les villes. L’école "type" pour les communes rurales, ce sera l’école ménagère "temporaire" ou saisonnière [5] ».
Dans le secteur public
L’école publique ne se désintéresse pas de l’enseignement ménager. Et c’est par une conférence qu’il est introduit dans l’Ain. Le 2 février 1910, Mme Santenac, institutrice à Bourg, diplômée de l’École ménagère, agricole et de laiterie du Monastier (Haute-Loire) [6], présente le plan d’organisation de l’Œuvre de l’éducation ménagère, agricole et sociale dont les objectifs seront de rechercher de nouveaux systèmes pour gagner du temps et diminuer les peines ». Le premier objectif – mieux gérer le temps – est une notion novatrice.
La conférence est suivie par deux cents personnes environ et, quelques jours plus tard, l’Œuvre compte déjà 240 adhérents [7].
L’étude du dossier se poursuit et des élus et responsables visitent diverses écoles d’autres départements (Haute-Marne, Isère, Vosges, …). Le Conseil général de l’Ain vote une subvention de quatre mille francs en avril 1912, le ministère de l’Agriculture accorde une somme équivalente et le matériel d’enseignement ménager agricole est acquis. Avec la prise en charge des frais d’installation, de chauffage et d’éclairage par la commune de Montrevel, la première session de l’École ménagère ambulante] est ouverte le 15 novembre 1912 à Montrevel, sous la direction de Mlle Quintin, secondée par Mlle Perret. Celles-ci, nommées par le préfet, sont toutes deux issues de l’École supérieure d’enseignement agricole et ménager, de Grignon [8].
La première session "publique" à Montrevel
Les leçons théoriques et pratiques sont données par la directrice de l’École et son adjointe. Elles sont complétées par des interventions du directeur départemental des Services agricoles (horticulture, aviculture, exploitation du bétail), d’un vétérinaire (soin de la basse-cour) ou encore d’un médecin (notions d’hygiène générale et infantile, puériculture).
L’école occupe deux immeubles. « Dans le premier, comprenant huit pièces, se trouvent les appartements clairs et bien aérés des directrices et des élèves. Le second, égayé par un vaste jardin, renferme les locaux nécessaires aux cours, c’est-à-dire une salle de cours, une cuisine, trois grandes salles pour la couture, le repassage, l’installation des appareils, et enfin, une pièce pour les provisions et la maturation des fromages. (…)
Pendant près de cent jours, l’école a été une ruche laborieuse, en pleine activité. Les élèves ont successivement parcouru tout le cycle du programme très complet de l’enseignement ».
Cette formation se termine par un examen réussi par l’ensemble des 26 élèves. L’exposition des travaux des élèves est aussi visitée par « les directrices de l’École ménagère libre de l’Ain [qui] voulurent aussi se rendre compte du fonctionnement de l’institution rivale de la leur [9] ». Après Montrevel, l’école ambulante s’installe ensuite à Ambérieu-en-Bugey.
L’abbé Élie Cottard-Josserand en apôtre
Après avoir créé l’École centrale ménagère à Bourg, en 1907, l’abbé Cottard-Josserand promeut, sous les auspices de l’Union des Syndicats du Sud-Est, l’enseignement ménager agricole au sein des écoles libres. Aussi, en avril 1912, 86 élèves se présentent-elles à l’examen correspondant (1er degré). Elles sont 75 à le réussir et elles viennent des écoles libres de Bel’Air et du Bastion à Bourg, et celles d’Attignat, Cras-sur-Reyssouze, Marboz, Montrevel, Rignat, Saint-Jean-le-Vieux, Simandre-sur-Suran, Vonnas [10]. Une autre session a lieu à Bourg au début de juillet et d’autres examens ont lieu à Bâgé-le-Châtel ou Pont-de-Veyle.
Ensuite, le Bureau diocésain organise, à Bourg les 17 et 18 juillet 1912, un Congrès d’enseignement ménager, doublé de visites d’entreprises et d’une exposition, durant deux semaines, dans des locaux donnant sur la place Bernard à Bourg. Parmi les conférences, les directrices de Simandre, Bourg et Jasseron évoquent les Cours ménagers et l’abbé Cottard-Josserand annonce la création, à l’automne, d’une École ambulante d’enseignement ménager agricole, sous les auspices du Bureau diocésain et de l’Union des syndicats agricoles du Sud-Est [11]
Les premières écoles ambulantes dispensent leurs cours à Ars (canton de Trévoux) puis à Beaupont (canton de Coligny), Pont-d’Ain (chef-lieu de canton) et à Hotonnes (canton de Brénod) et délivrent 74 Certificats d’études ménagères. En septembre 1913, leur direction est assurée par Mlle Laure Hudellet, diplômée à Paris [12].
L’abbé Cottard-Josserand assiste souvent aux examens. Voyageur infatigable, il se déplace, en juin 1913, au deuxième Congrès international d’enseignement ménager à Gand, en Belgique, puis à l’exposition d’Annecy avec la directrice de l’École centrale de Bourg, Agnès Périssin. Là, ils affirment que « les écoles ménagères ont pour but de faire remplir, à la femme, sa mission. (...) À Bourg, on s’applique à donner à la jeune fille une triple formation : formation technique, formation religieuse, formation sociale. Les cours sont de cinq mois ; il y en a deux par an [13] ».
Deux voies parallèles
L’enseignement ménager est donc assuré selon deux voies. La première est due à une initiative catholique ; la seconde est institutionnelle mais sous l’égide du ministère de l’Agriculture et non pas du ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts. C’est une particularité à relever.
En fin d’année 1913, l’École ménagère centrale de Bourg offre « un cours de cuisine gratuit aux ouvrières de la ville », chaque dimanche. Quant à l’école ambulante, elle est présente à Anglefort (canton de Seyssel) et Arbignieu (canton de Belley).
Lorsque la guerre survient en août 1914, le Bureau diocésain ouvre aussitôt l’Ouvroir Jeanne d’Arc pour fournir des vêtements aux soldats et du linge aux hôpitaux locaux, rapidement mis en place pour accueillir les futurs militaires blessés. Pour cela, il s’appuie sur les "patronages" des écoles libres où un enseignement ménager était et est dispensé.
Des écoles publiques participent aussi à cet élan de générosité grâce à l’Œuvre du trousseau [14]. L’enseignement ménager y est d’ailleurs enseigné, même dans les classes uniques de village, dirigées par des instituteurs. Là, des Maîtresses de couture interviennent. Les communes pourraient demander le remplacement de l’instituteur par une institutrice mais, en 1908, 149 communes ont demandé le maintien de leur maître et un soutien financier de l’État [15].
Durant cette période d’avant-guerre, une autre École ménagère agricole ambulante fonctionne au Pensionnat de la Sidoine à Trévoux, sur une initiative lyonnaise de l’Union du Sud-Est et de Mme la comtesse des Vernay [16]. Cette école accueille quelques jeunes filles de l’Ain.
L’élan brisé
En août 1914, le bel élan de l’enseignement ménager est interrompu. Il contribuait à l’émancipation des jeunes filles, par l’acquisition de savoirs et le partage d’une communauté de vie pendant plusieurs semaines. Leur proportion est faible mais le mouvement se diffusait sur l’ensemble de la société rurale.
Le conflit européen, puis mondial, dure plus de quatre années et entraîne la mort de tant d’hommes que chaque commune éprouve le besoin d’élever un monument commémoratif. Le pays en sort meurtri et épuisé et le repeupler devient une nécessité. Les femmes sont alors renvoyées à leur foyer et à leur fonction de "reproductrices", symbolisée par la Médaille de la famille instituée par un décret du 26 mai 1920. En définitive, la guerre a provoqué un recul de la condition féminine.
DEUXIÈME PARTIE : D’UN APRÈS-GUERRE À UN AUTRE...
Un monde en mouvement
Durant la guerre, les écoles ménagères ont cessé leur activités, au profit des œuvres de guerre, à Bourg ou dans les villages. Elles reprennent à partir de 1920, selon les deux voies d’avant-guerre. La loi du 25 juillet 1919 est une première mesure d’une série de dispositions concernant l’enseignement technique, industriel et commercial, auquel est désormais assimilé l’enseignement ménager.
Les années 1920 sont aussi marquées par divers événements. Le Salon des appareils ménagers est créé en 1923 à Paris et il devient très rapidement le très populaire Salon des arts ménagers où sont présentées les dernières innovations facilitant le travail de la ménagère. Ce salon est placé sous la tutelle du ministère de l’Instruction publique, bientôt le ministère de l’Éducation nationale (voir les affiches ci-après).
« La nouveauté qu’insufflent les industriels avec ce concept d’arts ménagers est l’optimisation des équipements et des appareils pour faciliter et alléger toutes les opérations ménagères. Il s’agit de la diffusion des principes de la mécanisation du foyer et de la rationalisation des tâches ménagères [17] ».
En 1926, paraît un Larousse ménager de 1 280 pages, qui se veut « le guide le plus précieux de la famille et du foyer ». Son introduction précise que « la science du ménage a pris un tel développement que la tradition quasi immuable ne suffit plus et qu’il faut enseigner à la fille ce qu’ignorait sa mère ». Sans être présent dans tous les foyers, ce livre aux conseils pertinents ne sera réactualisé qu’en 1955.
Itinérance de l’école du Bureau diocésain
Suivre les déplacements des écoles ménagères est assez difficile, en l’absence d’archives complètes. En effet, l’abbé Cottard-Josserand n’informait pas l’administration départementale et « se bornait à prévenir le maire de la commune où l’école tenait ses sessions ». Souhaitant que son école soit agréée pour bénéficier de subventions et, pour ses souscripteurs, d’une exonération de la taxe d’apprentissage, il demande un agrément qui lui est accordé au printemps de 1929. Quelques années plus tard, le récapitulatif dressé indique que cette école ambulante a fonctionné à Bâgé-la-Ville, Innimont et Manziat en 1927, Pont-de-Veyle, Grand-Abergement et Villieu en 1928, Thoiry, Hotonnes et Villieu en 1929, Peyrieu, Montluel et Garnerans en 1930, Saint-Cyr-sur-Menthon, Brénod et Bâgé-la-Ville en 1931, Serrières-de-Briord, Champfromier et Lhuis en 1932, Benonces et Mogneneins en 1934, pour un total de 434 élèves dont 93 en cours du soir.
Quant à l’École ménagère centrale de Bourg, elle fête ses Noces d’argent (25 ans) le 26 mai 1932, en présence des autorités ecclésiastiques et autour d’un rassemblement d’environ 150 anciennes élèves. Mlle Périssin en est la directrice depuis l’origine et l’école a accueilli 55 élèves en 1930.
À chacune de ses sessions, l’école ambulante utilise temporairement des locaux. En février 1934, elle s’installe « dans les salles inoccupées du logement de l’instituteur » de la commune d’Arandas (canton de Saint-Rambert). Cette installation a été accordée par le Conseil municipal malgré l’avis contraire du maire. Une école catholique dans des locaux laïcs ! L’inspection académique met fin à cette situation dès qu’elle est alertée [18].
L’abbé Cottard-Josserand décède en 1935 et son successeur est l’abbé Dupont. Les deux professeurs sont Mlles Louise Marguery et Antoinette Boury qui, « pendant les mois d’août et septembre dirigent, à Fitignieu, une colonie de vacances de petites filles de 9 à 14 ans ». D’autres documents informent que l’école est présente à Garnerans en 1934, Aranc et Jujurieux en 1935-1936, Belleydoux et Oyonnax en 1936-1937 [19].
Pour la suite, l’hebdomadaire La Croix de l’Ain signale la présence de cette école à Pont-d’Ain et Montmerle-sur-Saône en 1937, Manziat, Grand-Abergement, Neuville-les-Dames et Tenay en 1938, Champagne-en-Valromey et Villebois en 1939. Elle se pose aussi à Bourg, dans les locaux de l’ancienne bibliothèque municipale, place Carriat, en 1936 et 1938 [20].
Durant l’avant-guerre, pour l’ensemble du pays, le Concours de la meilleure ménagère est organisé de 1936 à 1940, sous le patronage du journal L’Intransigeant et la finale se déroule dans le cadre du Salon des Arts ménagers.
Du côté des services agricoles
La presse locale publie quelques échos sur l’installation temporaire de cette école, avec ses cours gratuits d’une durée de trois mois environ, à Ceyzérieu, Apremont et Nantua en 1920-1921, Belley et Lompnieu en 1922, Priay en 1928, Saint-Martin-du-Fresne en 1931, Saint-Étienne-du-Bois, Treffort et Coligny en 1932, Cormoranche-sur-Saône en 1936.
À partir du 19 avril 1932 et de la session de Coligny, un nouveau cours est ajouté pour tenir compte de l’arrivée de l’électricité. « Un film sur l’électricité y est projeté, non seulement pour les élèves, mais aussi pour la population agricole ». Désormais est inclus « un cours suivi de démonstrations pratiques d’électricité, notamment par l’emploi de divers appareils ménagers électriques, tels que cuisinière, four, fer à repasser, bouilloires, etc [21] ».
Pour les ouvrières
« Au cours des années 1930, l’enseignement ménager, fortement soutenu par les industriels et l’opinion publique, est enrichi par de nouveaux contenus scientifiques et techniques. (...) Le congrès international de l’enseignement technique de 1932 en souligne l’intérêt pour améliorer l’habitat, pour limiter la fatigue de l’ouvrière et, par conséquent, améliorer la vie de l’ouvrier [22] ».
Initialement, l’enseignement ménager s’adressait au monde rural même si, dans l’Ain, le Bureau diocésain offrait quelques cours aux ouvrières de Bourg. Il est désormais souhaité par des villes, pour compléter les programmes scolaires. À Bourg-en-Bresse, après une première proposition des services agricoles, à l’automne 1925, le « Comité de pilotage du Cours complémentaire de jeunes filles de l’école de Brou exprime, de façon pressante, le désir de voir s’installer, chaque année à Bourg et pour une période de 2 à 3 mois, l’école ménagère ambulante mais la ville déclare ne pas disposer de locaux [23] ».
En janvier 1928 et au titre de l’enseignement technique, la ville de Bellegarde, forte de ses 4 135 habitants, déplore que « la population ouvrière, qui croît tous les jours, ne trouve pas les moyens de faire donner aux enfants l’enseignement ménager dont ils ont cependant le plus grand besoin ». En 1929, elle crée une école ménagère permanente dont l’effectif est moins satisfaisant lors de l’année scolaire 1932-1933. La municipalité souhaite alors « soutenir énergiquement l’école ménagère » en lui fournissant des locaux plus vastes et mieux équipés et en demandant la nomination d’une directrice [24].
Une scolarité allongée
En août 1936, la scolarité obligatoire est repoussée de 13 à 14 ans et un décret-loi du 17 juin 1938 évoque la formation professionnelle des jeunes gens, garçons et filles, qui se destinent à l’agriculture et, « l’enseignement agricole ménager postscolaire a pour objet d’assurer la formation professionnelle des jeunes filles occupées à des tâches ménagères agricoles et familiales. Cet enseignement est donné aux jeunes filles âgées de plus de 13 ans, dans des écoles publiques rurales ou dans des locaux mis par les communes ou les particuliers à la disposition de l’État [25] ».
Une grande complexité, sous Vichy
La mobilisation générale de septembre 1939 interrompt les réformes et le pays sombre dans la défaite en juin 1940 face à l’Allemagne. Le maréchal Pétain crée l’État français en juillet 1940 avec la devise Travail. Famille. Patrie et une préférence marquée pour la France rurale traditionnelle. Toutefois le pays souffre beaucoup des réquisitions imposées par Hitler.
Le Régime de Vichy renvoie la femme à son foyer et « l’injonction de ces devoirs féminins se traduit par le renforcement de l’enseignement postscolaire agricole ménager et par la mise en œuvre de l’enseignement ménager familial ». La loi du 5 juillet 1941 « qui organise l’enseignement agricole public, place alors l’enseignement ménager agricole postscolaire sous l’autorité du ministère de l’Éducation nationale et le contrôle technique du ministère de l’Agriculture ». Cette loi précise que « l’enseignement ménager agricole est obligatoire pour les filles de moins de 17 ans qui ne poursuivent pas d’autres études et dont les parents exercent une profession agricole ». Il reste dispensé dans des établissements du secteur public et du secteur privé.
La première Maison familiale d’apprentissage rural, créée en 1935, est assimilée au nouveau statut des centres d’apprentissage. En 1941 est créée l’Union nationale des maisons familiales d’apprentissage rural et ménager rural. Les enseignantes doivent être titulaires du Brevet agricole ménager délivré par le centre de Coëtlogon (Côtes-du-Nord, aujourd’hui Côtes-d’Armor). Ensuite, les lois du 18 mars 1942 et du 12 juin 1943 précisent, l’une, l’organisation de l’enseignement ménager familial et, l’autre, l’alignement de l’enseignement public sur les enseignements privés. D’autres mesures s’insèrent dans ce dédale de lois ou directives.
En définitive, « à la veille de la Libération, l’enseignement ménager est impulsé. Divers établissements publics et privés assurent la formation des personnels qualifiés aux nouveaux métiers de professeurs et de monitrices (...) [avec une] haute exigence du recrutement et de la formation ». Mais, toutes les dispositions et parfois les doubles tutelles « donnent un paysage particulièrement confus à l’enseignement ménager [26] ».
Dans l’Ain, durant la guerre
Après les événements de l’été 1940, la vie reprend son cours dès l’automne et l’école ambulante du diocèse s’installe d’abord à Saint-Étienne-du-Bois puis, en 1941, à Marboz, Fareins ou Saint-Martin-du-Mont.
Selon les nouvelles dispositions, un Centre ménager familial s’ouvre à Bourg, en avril 1941, au 7 de la rue des Tanneries. Il s’adresse « à toute personne désirant acquérir une formation ménagère, afin de remplir, pleinement, son rôle futur, ou actuel, d’épouse et de mère [27] ».
À partir de 1942, les échos se font plus rares, les journaux souffrant par ailleurs de la pénurie de papier. Il est possible qu’il y ait des initiatives locales ou non répertoriées. En mars 1942, l’évêque met en place un Comité diocésain de l’enseignement libre, l’École ménagère centrale continue à fonctionner et à exposer les travaux des élèves en fin d’année scolaire. En septembre, le Centre ménager familial s’installe, rue du Gouvernement (actuelle rue Victor Basch). Néanmoins, des cours par correspondance sont organisés, a priori depuis Lyon, et, pour Bény, par exemple, les résultats sont publiés en section ménagère agricole et en section ménagère.
En outre, durant l’hiver, les agriculteurs peuvent « s’instruire des problèmes et des devoirs de leur profession » et à des notions d’électricité, grâce aux Journées rurales, proposées par la Jeunesse agricole catholique (J.A.C.). Au cours de l’hiver 1942-1943, les 28 journées, principalement en Bresse, ont rassemblé plus de 600 jeunes. L’enseignement libre a aussi délivré, en 1943, 194 diplômes ou certificats d’enseignement ménager [28]. À l’automne, le Centre d’enseignement ménager de Fareins annonce son fonctionnement du 15 octobre 1943 au 15 avril 1944, de même que le Centre ménager familial de Trévoux, pour quatre mois.
Après-guerre
Les multiples dispositifs antérieurs subsistent et, plus que les écoles ménagères, il faudrait évoquer l’enseignement ménager, toujours assimilé à l’enseignement technique. En outre l’appellation familière École ménagère est utilisée autant pour des centres ménagers que des maisons familiales d’apprentissage rural, des centres ménagers ruraux ou encore des cours postscolaires agricoles et ménagers. Comme les archives manquent, quelques informations sont glanées dans la presse locale.
Dès 1945, des comités de parents créent des Maisons familiales où on apprend « aux jeunes à aimer leur travail et leur milieu en y découvrant des possibilités d’épanouissement humain. La vie y est simple, très familiale, trente élèves seulement y sont acceptées (...) Ce qu’on y apprend, en vrac : cuisine, coupe couture, raccomodage, repassage, économie domestique, savoir-vivre, hygiène, puériculture, laiterie, petit élevage, bricolage, éducation familiale et morale, français, histoire, géographie, etc [29] ».
Ce modèle d’établissement est repris à Saint-Étienne-du-Bois en 1950, d’abord au Châtelet puis au centre du village [30], à Polliat en octobre 1953 où « sur l’initiative d’un comité de parents, présidé par M. Marius Fromont, et sous l’égide de la Mutualité agricole, le Centre ouvrait ses portes à vingt-sept élèves de la région [31] ».
À Bourg-en-Bresse, se voulant l’héritière de l’école ambulante de 1912 des services agricoles, l’École ménagère agricole se fixe à Brou en 1955, dans des locaux proches du monastère. Elle est ensuite transformée en un Collège agricole féminin par un décret du ministère de l’Agriculture du 8 juin 1963 [32].
Un Centre ménager fonctionne à Villars-les-Dombes en 1960, à Feillens et à Viriat en 1961, à Cormoz en 1962. À Bourg-en-Bresse, une section "couture" fonctionne au sein de la "section industrielle" du Lycée municipal classique, moderne et technique de jeunes filles de Brou [33].
En cette année 1961, « les Maisons familiales [qui] préparent les chefs d’exploitation actifs compétents que réclame plus que jamais l’agriculture » sont installées à Bâgé-le-Châtel, Saint-André-de-Corcy et Mionnay pour les garçons, à Belley, Fareins, Saint-Étienne-du-Bois et Pont-de-Veyle pour les filles, selon un reportage d’Albert Vuillard, paru dans La Voix de l’Ain du 22 septembre 1961. Elles s’insèrent pleinement dans la loi du 2 août 1960 sur la réforme de l’enseignement et la formation professionnelle agricole.
À partir de 1949, le Salon des arts ménagers accueille la finale du concours La Fée du Logis, un concours auquel participent régulièrement des jeunes filles de l’Ain. Est aussi proposé un concours de la meilleure ménagère rurale. Durant toutes ces années, les écoles ménagères dispensent aussi un enseignement général, perçu par des jeunes filles comme une ouverture sur le monde. Elles aimeraient suivre les trois années prévues mais certains établissements n’offrent que les deux premières années et, par nécessité économique, des familles retirent leurs filles dès la fin première année pour qu’elles intègrent le monde du travail ; une situation vécue comme une frustration par quelques-unes. Des écoles organisent parfois des voyages de découverte.
Une société en évolution
Les années 1950-1960 marquent l’apogée des écoles ménagères mais la société évolue et les aspirations des jeunes filles changent. Elles se situent aux débuts des Trente glorieuses, période de forte croissance économique, d’augmentation du niveau de vie et de la généralisation du confort et de l’hygiène dans la vie quotidienne.
Tout cela est symbolisé par la chanson La complainte du progrès de Boris Vian (1956) ou par la seconde édition du Larousse ménager (1955, 1 168 pages). « À la façon d’une exposition permanente des arts décoratifs et ménagers, les articles de ce dictionnaire et les nombreuses illustrations détaillent les conditions nouvelles de la vie familiale grâce aux nouvelles techniques du ménage [34] ».
Même si le mariage et la maternité demeurent une norme pour les femmes, la société évolue vers plus de consommation de biens et les jeunes filles, dans leur scolarisation en progression, aspirent à suivre des filières plus professionnalisantes qui se mettent en place dans l’enseignement technique.
Quant à l’enseignement agricole, il passe sous l’unique tutelle du ministère de l’agriculture en 1965 et les cours agricoles postscolaires sont transformés en cours professionnels.
Localement, l’école ménagère de Fitignieu est fermée en 1958, celle de Polliat devient un Centre de formation et d’éducation rurales en 1972. Le Collège agricole de Brou est remplacé par Les Sardières - Lycée d’enseignement professionnel agricole, établissement ouvert en 1976 à Bourg-en-Bresse. L’École centrale ménagère de Bourg-en-Bresse devient un Collège d’enseignement technique en 1965 puis une annexe au Lycée professionnel Saint-Joseph en 1969, où elle sera pleinement intégrée quelques années plus tard [35].
Les centres agricoles et ménagers de Bâgé-le-Châtel, Saint-André-de-Corcy et Montanay pour les garçons, de Fareins, Pont-de-Veyle et Saint-Étienne-du-Bois pour les filles sont transformés en Maisons familiales rurales (M.F.R.) Une nouvelle M.F.R. est ouverte en 1968 à Journans et transférée en 1970 au "château" de la Vernée, sur la commune de Péronnas où un enseignement "agriculture-élevage" sera assuré jusqu’en 1991.
Ces établissements sont regroupés au sein d’une fédération départementale, toujours active en cette année 2023, en regroupant désormais six établissements, à Bâgé-le-Châtel, Balan, Cormaranche-en-Bugey, Montluel, Péronnas et Pont-de-Veyle.
TROISIÈME PARTIE : DES TÉMOIGNAGES
Mon année à l’école ménagère centrale de Bourg
par Bernadette Falconnet - Saint-André-sur-Vieux-Jonc
Le 7 octobre 1946, je quittai mes parents et mes petits frères pour une année de pensionnat à l’école ménagère centrale de Bourg, et je ne revins à la maison que pour les vacances de Noël et de Pâques et définitivement le 13 juillet. J’étais l’une des plus jeunes élèves car beaucoup avaient de 17 à 21 ans. Nous étions 54 pensionnaires issues de tout le département et des départements limitrophes (Jura, Savoie, Isère) avec aussi deux Alsaciennes et 25 élèves externes, venant de Bourg et des environs.
L’école était tenue par des religieuses et deux laïques comme professeurs. L’équipe pédagogique était assez polyvalente pour assurer les différents cours : couture, coupe, lingerie, broderie, bricolage, cuisine, pâtisserie, lessive, repassage, nettoyage et entretien des locaux. Tout était fait par les élèves.
Nous étions divisées en trois groupes (A, B et C). Donc, toutes les trois semaines, nous retrouvions le même emploi du temps. Notre journée débutait après le petit déjeuner composé d’une grosse assiette de soupe de pommes de terre, que nous avions épluchées la veille après souper, pendant que d’autres faisaient la vaisselle. Cela nous faisait penser aux jeunes militaires appelés qui faisaient de même à la caserne. C’était une bonne formation !
Nous en étions encore aux restrictions d’après guerre avec peu de pain : deux tranches à midi et le soir, plus une pour le goûter. Le café et le chocolat étaient restreints et nous le gardions pour faire des desserts ; ce qui explique que, trois fois par jour, nous avions de la soupe populaire, d’ailleurs très copieuse et nourrissante. Nous ne rechignions pas devant l’assiette qui nous était servie. La directrice nous faisait d’ailleurs remarquer que nous avions la chance d’être nourries, alors que beaucoup de gens ne mangeaient pas à leur faim.
Après le petit déjeuner, nous avions à faire le ménage des dortoirs, salles de cours, cuisine, réfectoire, vaisselle, etc. Nous étions aidées par les externes qui arrivaient après le petit déjeuner. Nous tamisions les cendres de bois qui servaient à récurer les casseroles et les gros chaudrons, et à nettoyer les pierres d’évier.
Nous avions du ménage et de la vaisselle trois fois par jour. Une communauté représente beaucoup de travail, mais les bras et les bonnes volontés ne manquaient pas ! J’ai surtout apprécié les lessives car nous étions en sous-sol où nous faisions bouillir les lessiveuses. C’était le travail du matin pour un groupe. Un deuxième groupe rinçait ce linge l’après-midi dans de grands bacs. D’autres bacs servaient au lavage des légumes.
Le jeudi et le vendredi étaient jours de repassage. Nous disposions de petits poêles pour chauffer nos fers. Lorsque le pliage n’était pas fait correctement, nous devions recommencer. Nous rangions le linge dans des casiers numérotés et les autres élèves venaient récupérer leurs biens, le soir.
Chaque matin, deux élèves emmenaient les épluchures pour les vaches des religieuses de la Visitation. Nous sonnions au portail et laissions là la corbeille ; celle, vide, de la veille avait été déposée et nous attendait.
Chaque dimanche et le premier vendredi du mois, nous allions à la messe à 6h30. Ensuite nous allions à la messe de 10 heures de Notre-Dame, sans oublier les vêpres à 17 heures où nous devions chanter sans fausse note. D’ailleurs, le mercredi après-midi, un temps était consacré à la chorale pour répéter les chants religieux et beaucoup d’autres chants. Nous chantions tous les jours, surtout le soir à la veillée, tout en brodant.
Le dimanche après-midi, c’était la promenade ; un moment de liberté et de vagabondage. Après être sorties, en rangs, de la ville, nous faisions de grandes balades mais chaque fois, à tour de rôle, quelques élèves devaient, par politesse, restées groupées avec les professeurs. Nous marchions beaucoup : je me souviens être allée jusqu’à la Veyle, au Châtelard (un hameau) à Saint-Rémy ou à Saint-Just. Les routes n’étaient pas encombrées, nous rencontrions seulement des piétons ou des cyclistes, que ce soit sur les routes de Saint-Etienne-du-Bois, de Jasseron, de Pont-d’Ain, de Mâcon, de Lyon ou d’ailleurs. Que Bourg était petit à cette époque !
En prenant la direction des Vennes, nous retrouvions la campagne puis la forêt de Seillon où nous ne nous aventurions guère. C’était dangereux car les munitions abandonnées par les Allemands subsistaient. Aux beaux jours, nous étions heureuses de revoir les vaches dans les prés, les travaux des champs qui repartaient. Les jardins de la ville s’animaient et les ouvriers étaient contents de préparer les semis des légumes si précieux à cette période.
Que de souvenirs : le Pont des soupirs sur le Cône, le Pont des chèvres sur la Reyssouze, le passage à niveau du Mail ou celui de la route de Marboz et d’autres lieux ou rencontres. Mais tout avait une fin : il fallait rentrer, reprendre les rangs en silence ! Le goûter nous attendait avant les vêpres. Une fois par mois, nous avions droit à une sortie de 9 heures à 16h30, avec nos parents ou une personne les représentant, si c’était possible. Nous devions rester en ville.
Le 21 janvier ou le jeudi le plus proche, une petite fête était organisée en l’honneur de la directrice Agnès. Là, nous avions préparé des chants et quelques saynètes. Les parents étaient invités mais peu se déplaçaient car ils habitaient trop loin ou n’avaient pas de moyen de locomotion. Ma mère était venue à vélo, avec mon petit frère. Elle est repartie à la nuit tombée alors que tout le travail l’attendait à la ferme, à son retour.
Au début juillet, nous préparions l’exposition de nos travaux, exécutés tout au long de l’année. Auparavant avaient eu lieu les trois jours d’examen, devant un jury sévère mais compréhensif, pour l’obtention de notre diplôme. L’exposition se situait dans les salles de travaux pratiques. Chacune avait à cœur de présenter au mieux ses ouvrages, mais que de travail pour préparer, décorer, imaginer, même avec l’aide des professeurs. Au cours des cinq jours d’exposition, nous avons reçu beaucoup de visiteurs et d’anciennes élèves.
Moi-même, j’ai aimé y aller les années suivantes, tout comme au banquet des anciennes élèves qui se déroulait en mai. De cette année passée à l’école ménagère, j’ai gardé un excellent souvenir. Que l’on me permette de penser qu’il est dommage que cette école soit fermée et que bien des jeunes filles auraient beaucoup à apprendre encore de nos jours !
(Texte paru dans Entre Bresse et Dombes Mémoires de pays, ouvrage publié par Péronnas Animation et Culture en 2006. Coordination Rémi Riche.)
Mes souvenirs de l’École ménagère de Polliat
par Annie Dessendier-Robinot. Polliat
J’ai quinze ans en 1955. À mon grand regret, mes parents, n’ayant pas les moyens financiers pour m’envoyer poursuivre des études, m’ont donc inscrite pour suivre les cours de l’école ménagère du village. Inutile de vous dire mon désappointement, car, pour moi, ʺécole ménagèreʺ signifiait une voie de garage pour élèves moyennes n’ayant pas les capacités d’aller au collège ou au lycée. Et, enseignement ʺagricoleʺ, qu’allais-je y faire ?
Les cours étaient dispensés une semaine sur trois ; la première avec Mlle Bonnefoy, en cuisine… Et comme je n’étais pas ʺgracieuseʺ, j’étais toujours préposée et désignée pour aller laver les légumes, ou autre, à la pompe située dans la cour, derrière l’école. Rien que d’y penser, je ressens encore cette onglée au contact de l’eau glacée, en hiver, avec les poireaux terreux ou les moules à gratter ! Et mon caractère n’en était pas plus souple ! La deuxième semaine, avec Mlle Carré, c’était l’enseignement général, couture, etc, avec des discussions diverses sur de nombreux sujets, toujours intéressants, où je m’épanouissais avec bonheur !
Changement complet pour la troisième semaine… Il était demandé à un commerce de nous recevoir afin d’avoir des notions de contact avec des clients, aider au magasin et connaître une vie familiale conciliant les deux volets.
C’est Mme D., épicerie, mercerie et autres (linge, tissus, pantoufles, …), qui a eu la gentillesse de me prendre. Ce stage m’a été instructif et j’en garde de bons souvenirs… Surtout de rangements de rayons !
1956-1957 : grande fête de fin d’année scolaire à la salle des fêtes du village ! Je suis arrivée 1ère ! 1ère en quoi ? Je ne m’en souviens pas mais, ce dont je me souviens, avec fierté, c’est que Monsieur le Maire d’alors, René Pomathios, m’a remis ce premier prix : un appareil photo ! Qui a déclenché en moi une passion toujours existante !
Revanche aussi, ce jour-là, de montrer à mon père que j’avais été une bonne élève…, et que j’aurais pu l’être aussi, ailleurs ! Dans cette école, était aussi proposé la possibilité de s’inscrire à des concours départementaux, régionaux, nationaux… J’ai eu la chance d’être sélectionnée en départemental, mais pas plus.
À propos de mes deux années passées à l’école ménagère, j’en garde, au final d’assez bons souvenirs. Souvenirs d’amitié avec ʺles copinesʺ du village ou d’ailleurs, de l’ambiance qu’on y mettait, mais surtout, j’ai pu m’instruire dans divers domaines (dont en cuisine !), qui me servent encore aujourd’hui tous les jours ! Comme quoi !..
De l’École primaire au Collège, en passant par l’Enseignement ménager
le parcours de Madeleine Laplace
Sortie de l’École normale d’institutrices de Bourg à la fin de l’année scolaire 1958, j’ai postulé pour une école primaire du département de l’Ain (obligatoirement). Comme tous les normaliens, au premier trimestre, j’ai passé, dans ma classe de Pirajoux (canton de Coligny), le Certificat d’Aptitude professionnelle devant un jury composé de l’Inspecteur primaire et de deux enseignants.
Je savais qu’il existait des écoles ménagères. De plus, une école en construction à Saint-Trivier-de-Courtes allait regrouper les élèves du centre de Curciat-Dongalon, devenu trop exigu, et celles de celui de Pont-de-Vaux, surchargé.
Le programme de ces écoles m’intéressait : couture, cuisine, élevage, cultures, nature etc., en plus de l’enseignement général. J’ai donc postulé pour ce nouveau centre ménager agricole, tout juste terminé pour la rentrée 1963, quittant ainsi mon poste de Mionnay (canton de Trévoux).
Au cours de l’année scolaire 1962-1963, j’ai travaillé par correspondance (en dehors des heures de classe et avec le centre de Montlignon) les sujets d’examen pour obtenir le Certificat d’aptitude à l’enseignement ménager et agricole que j’ai passé au Collège agricole de Brou à Bourg-en-Bresse.
Après cinq ans de classe primaire, j’ai fonctionné à Saint-Trivier-de-Courtes de la rentrée 1963 à la fin de l’année scolaire 1971.
Durant les dernières années, les tensions entre les ministères de l’Éducation nationale et de l’Agriculture ont fait que les programmes allaient changer et qu’il n’y aurait plus d’enseignement agricole dans les Écoles normales.
Les élèves n’ayant pas le niveau pour entrer en sixième entraient, à 14 ans, en C.P.P.N. (classe préprofessionnelle de niveau) puis en C.P.A. (classe préparatoire à l’apprentissage) pour une année, avec une alternance de cours pratiques et théoriques au centre ménager et deux semaines de stage chez un employeur, en fonction du métier souhaité. L’enseignant faisait des contrôles à chaque stage. Ces classes publiques ont été ensuite rattachées au collège, la scolarité obligatoire se terminant à seize ans.
Les enseignants travaillant alors en collège deviennent des professeurs de collège de section XIII (il existe 13 sections selon les matières enseignées) mais ils doivent se former. Sur un an ou deux, j’étais en double sur une classe au collège de Brou, pendant que ma collègue était en classe, moi j’étais en stage de formation à l’ancienne école normale d’instituteurs, et réciproquement. On étudiait des mathématiques et du français, appliqués à des métiers, du dessin technique et du travail en ateliers. Ce stage préparait le C.A.P. de professeur de collège, section XIII ; le 3e C.A.P. pour ce qui me concerne.
Ces ateliers étaient mixtes comme les classes. Ainsi, je sais souder à l’arc ou à l’acétylène, démonter un moteur. J’ai d’ailleurs chez moi une petite table basse de ma fabrication.
Alors que je montais un mur en briques, j’ai été convoquée par la directrice pour m’entendre proposer un intérim de sous-direction de collège à Saint-Genis-Pouilly (Pays de Gex). J’ai accepté, et en fin d’année, je suis revenue à Bourg pour occuper un poste de principal-adjoint de collège.
Mais je n’ai pas passé de quatrième CAP ; on a considéré, que, après avoir fait deux années d’intérim, je devais connaître le travail.
Ayant débuté en école primaire, j’ai eu un cursus un peu particulier au sein de l’Educa-tion nationale.
L’École ménagère de Polliat, de décembre 1961 à juillet 1963
par Jocelyne Subtil, née Guerry
La directrice était Mlle Bonnefoy. Combien étions-nous ? Je ne sais, peut-être une vingtaine, en majorité des filles de paysans, de Polliat et des villages voisins qui n’avaient, pour la plupart, pas la possibilité, ni l’envie, de faire des études secondaires.
Très peu allaient en sixième de collège, sauf des filles de familles plus aisées et celles qui avaient envie de devenir secrétaires, peut-être maîtresses d’école ou autre…
À l’école primaire, j’étais plutôt bonne élève, toujours deuxième ou troisième au classement (j’ai retrouvé un cahier mensuel). Je ne voulais pas faire d’études. Pourquoi faire ? Travailler dans un bureau ? Non, merci ! La première était toujours soit Jeannine R. ou Marie-Thérèse G. Plus tard, elles seront secrétaires.
Certaines allaient à l’usine à Bourg. Il y avait la maroquinerie Le tanneur, place de la Vinaigrerie, une chemiserie en bas du boulevard Voltaire, une fabrique d’aiguilles à tricoter rue Alphonse Baudin, Le Moniteur, confection de vêtements de sports, avenue Maginot, ouvrira un peu plus tard. Après bien des années, le bâtiment abritera Lejaby.
Pour moi, après avoir été placée comme ʺbonneʺ (employée de maison) à Lyon, puis un peu à Bourg, ce sera L’ÉCOLE MÉNAGÈRE DE POLLIAT.
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Cours dispensés par Mlle Bonnefoy :
Nous allions à l’école une semaine sur deux, en alternance avec les deuxième et troisième années. La semaine sans école, j’étais placée chez un ʺbourgeoisʺ de Bourg. Il fallait gagner un peu d’argent. Pas de bons souvenirs !
À l’école ménagère, on nous formait à être de parfaites maîtresses de maison, ce dont, à la campagne, dans l’ensemble, on se fichait pas mal. A cet âge-là ! Nous étions des ʺadosʺ, dans les années 60, avec l’insouciance qui va avec. Bien sûr, nous avions des rêves, un peu des ambitions… Je pense que beaucoup, comme moi, nous avons rêvé notre vie, mais pas vécu nos rêves… C’est dommage et un peu triste !
À l’école, en alternance, il y avait l’équipe de cuisine. On préparait le repas pour toute la classe. Je n’aimais pas et je suis toujours une cuisinière modeste. J’ai toujours une aversion pour la préparation de la volaille et du poisson. Ça me dégoute. Je deviendrais végétarienne s’il me fallait vider une volaille.
Mais j’aimais bien la pâtisserie. Ma maman était la reine du chou à la crème. Ses pièces montées étaient les meilleures du monde ! J’ai eu ma période « je veux être pâtissière » mais ça n’a pas duré.
Le repas, terminé : vaisselle, ménage… La corvée ! Et notre directrice était intransigeante en ce qui concernait l’hygiène.
Apprentissage de la couture et du tricotage, par Mme Dubois (Super !), en alternance avec la cuisine :
Là, j’étais à l’aise. J’adorais, et j’aime toujours. Il y avait deux ou trois machines à coudre, peut-être électriques. Je ne me souviens pas.
Après l’apprentissage des points divers, confection de notre premier ouvrage : une brassière pour bébé, en tissu fin et léger, de la baliste (c’est le nom du tissu). Puis, nous nous sommes confectionné chacune une jupe. La mienne était écossaise, dans les tons de jaune, froncée à la taille, et qui cachait les genoux. Puis, j’ai confectionné une robe pour ma petite sœur. Je la revois encore, cette petite robe : petits carreaux vichy bleu-ciel et blanc, froncée à la taille, une longue et large ceinture pour faire un joli nœud dans le dos, des manches ballon, un petit col rond… Qu’elle était belle ma petite sœur, blondinette aux yeux aigue-marine ! Et comme j’étais fière d’avoir réussi cette robe, pour elle !
Et je me suis aussi fait une ou deux robes originales. Personne n’avait les mêmes. Quel plaisir j’ai eu de porter mes œuvres ! (Allons ! Un peu de modestie, Jocelyne…)
La maîtrise des aiguilles à tricoter m’a permis de réaliser des pulls, gilets, brassières, écharpes, bonnets, chaussons, petites moufles, etc, avec parfois des points compliqués. Maintenant, des douleurs dans les mains m’empêchent de faire des ouvrages et ça me manque.
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Économie domestique :
Je ne sais plus qui nous faisait cours. Je pense, Mlle Bonnefoy.
Comment tenir sa maison ? Et son ménage ?
On nous a inculqué le sens du mot économie, toujours très utile dans la vie , mais bien dépassé par la suite, avec la société de consommation qui est arrivée.
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Puériculture, par Mme Julianni, assistante sociale ou puéricultrice :
On avait un poupon en plastique, un baigneur, petite poupée nue, d’après le dictionnaire. Comment s’occuper de jeunes enfants : alimentation, hygiène, éducation. Ça me gonflait ! J’avais bien le temps de voir si, un jour, j’avais un enfant.
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Agriculture :
Il me semble que ce cours ne devait pas bien nous intéresser. Mais, comme nous sommes polies et bien élevées, nous écoutions ce cours, donné par un monsieur qui, je crois, venait de la Chambre d’agriculture. Un monsieur qui se nommait M. Gonnet ou M. Bonnet.
Hygiène alimentaire, par Mlle Bonnefoy :
Pas de souvenir de ce cours. Je pense que je devais m’y ennuyer.
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Nous faisions un jardin, non loin de la gare, dans la propriété d’une Mme Tardivon. Je crois que c’était la sœur de Mme Paulette Morandat, épouse de M. Yvon Morandat [résistant puis homme politique]. Ce n’était pas passionnant mais ça nous changeait de la théorie et ça nous faisait une sortie. Nous cuisinions nos légumes. Il n’y avait pas une grosse production.
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Lors de ma deuxième année à l’école, nous avons fait un voyage sur la Côte-d’Azur. Menton, Monaco, la mer, que la plupart d’entre nous voyait pour la première fois. Une merveille ! Nous étions parties avec l’école ménagère de Chalamont. Plus tard, chez Le Tanneur, j’ai retrouvé deux filles qui avaient participé à ce voyage, avec nous, en juin 1963. Nous étions hébergées au Relais international de la jeunesse, au Cap d’Antibes. Combien de jours ? Je ne sais plus.
Il y a eu aussi une fête des écoles ménagères à Ambérieu-en-Bugey. Nous y sommes allées en car. Mis à part la rigolade avec les copines, je ne me souviens pas en quoi consistait cette fête, ce que nous y avons fait.
Un peu plus tard, peut-être en 1964, ou 1965, je n’étais plus à l’école, il y a eu une soirée à la salle des fêtes de Polliat. Un vague souvenir de présentation de divers produits… Pour avoir participé à un jeu d’animation, j’ai eu, en cadeau, quelques boîtes de divers produits : lait concentré, desserts tout prêts, préparation de base pour cuisiner… J’étais contente de rapporter ça à ma maman. C’était organisé par l’école ménagère et sûrement sponsorisé par des marques d’agro-alimentaires…
Et il y avait les copines, le yéyé et ses idoles. Nous avons eu, une fois, à l’école, le plaisir d’organiser une ʺboumʺ ; à cette époque, on disait une surprise-partie. Disque vynil 33 ou 45 tours, pâtisseries, boissons maison. Une copine avait apporté son électrophone Teppaz. Nous avons poussé les tables et, en piste, pour le madison, le twist, le rock… Pas de slow ! Il n’y avait pas de garçons. Mlle Bonnefoy ne badinait pas avec notre éducation, veillait à nos fréquentations et à notre comportement bien comme il faut.
À la fin de la deuxième année, il y avait un examen départemental. J’ai fini deuxième et, en cadeau, j’ai reçu un livre de cuisine, le Pellaprat. J’en ai été très fière et ma mère aussi, ce qui m’a fait très plaisir. Je le consulte encore quelquefois.
La première a été Marie-Thérèse G. qui raflait déjà la première place à l’école primaire. En troisième année, elle est allée à la finale nationale à Paris. Je n’ai pas su son résultat. Ensuite, elle a pris des cours pour être secrétaire.
Moi, je n’y suis restée que deux ans à l’école ménagère, malgré l’insistance de Mlle Bonnefoy auprès de mes parents qu’elle était venue voir à la ferme. Je voulais travailler manuellement, il me fallait gagner de l’argent, dans un contexte où il en manquait souvent à la ferme. Ce sera donc l’usine Le Tanneur. Là aussi, de bons et moins bons souvenirs ! J’y suis restée six ans.
Voilà, pour quelques souvenirs de cette école ménagère de Polliat ! Je n’ai pas la nostalgie de cette période. C’est du passé. Ainsi va la vie…
Trois années au Centre ménager de Manziat, d’octobre 1962 à juin 1965
Par Simone Bérardan-Broyer
Je suis issue d’une famille d’agriculteurs depuis plusieurs générations. J’ai fréquenté l’école libre Saint-Joseph de mon village, de la maternelle au certificat d’études primaires que j’ai obtenu en juin 1962.
J’aurais vraiment souhaité poursuivre mes études, mais membre d’une famille nombreuse où les ainés avaient déjà quitté la maison, il fallait des bras pour seconder aux travaux de la ferme ou aux tâches ménagères.
Mon père a opté alors pour un Contrat d’apprentissage ménager agricole en m’inscrivant au cours d’enseignement ménager agricole, dispensé à l’école libre de Manziat mais dépendant du ministère de l’Agriculture.
Durant trois années, j’ai suivi la formation par alternance, une semaine en cours et une semaine sur l’exploitation de mes parents, d’octobre 1962 à juin 1965.
La directrice, Sœur Charles, religieuse de la congrégation Saint-Joseph de Bourg, était secondée par une demoiselle, monitrice laïque, dont j’ai oublié le nom.
Au cours ménager, on nous formait pour être de bonnes maitresses de maison et Sœur Charles nous disait : « Si vous voulez garder votre mari, il faut bien savoir cuisiner ».
Nous étions une quinzaine de filles par promotion, toutes issues du milieu agricole. Le programme était varié : formation théorique, travaux pratiques et un peu d’enseignement général.
Nos cours : cuisine, coupe-couture, raccommodage, repassage, économie domestique, hygiène, puériculture, éducation, petit élevage. L’année scolaire se terminait par une exposition des travaux de couture dans la classe.
J’ai obtenu mon Brevet d’apprentissage et d’aptitude professionnelle aux travaux ménagers agricoles à la session de mai 1965.
En 1964, j’ai été qualifiée pour participer à la finale départementale et régionale du Concours de la meilleure ménagère à la Motte-Servolex en Savoie. Et lors de ce concours, j’ai été qualifiée pour me présenter à la finale nationale du XVIe concours de la meilleure ménagère à Paris.
J’ai reçu en cadeau une ménagère en inox, offert par les Charbonnages de France, des porte-couteaux en inclusion résine et un séjour à Paris pour la finale. Je les utilise toujours sur ma table de fête.
Quelle surprise et quel bonheur en mai 1964 de me rendre à Paris en train et de découvrir la capitale pendant cinq jours : réception à l’Hôtel-de-Ville, visite de Versailles, visite d’un grand magasin, etc. Je représentais ma région Bresse-Saône et avais revêtu le costume bressan lors de l’audience télévisée à l’Hôtel-de-Ville. Chaque candidate portait le costume folklorique de sa région.
Que de bons souvenirs ! Bien que je n’aie pas remporté le trophée final, mon école ménagère était fière d’être représentée.
Le centre ménager de Manziat a fermé en juin 1971 avec la dernière promotion d’élèves et moi-même qui était, entre-temps, devenue monitrice.
Rémi Riche
Octobre 2023.
Avec la collaboration de Gérard Augustin (Viriat), Geneviève Brichon (Péronnas), Paul Cattin (Rignat), Martine Cividin (Mollon), Annie Dessendier-Robinot (Polliat), Édith Ducolomb (Culoz), Bernadette Falconnet (Saint-André-sur-Vieux-Jonc), Danièle Félix (†), Christiane Fillion-Robin (Valromey), Nathalie Foron-Dauphin (Département 01), Jean-Luc Gaudet (Saint-Étienne-du-Bois), Cécile Gerbe-Servettaz (Département 01), Marianne Goumaz (Bourg-en-Bresse), Brigitte Ladde (Saint-Denis-lès-Bourg), Mado Laplace (Bourg-en-Bresse), Gyliane Millet (Péronnas), Yvette Simonet (Montracol), André Subtil (Viriat), Jocelyne Subtil (Polliat), Myriam Vulin-Desmaris (Département 01).
Archives départementales de l’Ain.
Archives municipales de Bourg-en-Bresse.
Direction départementale des Musées de l’Ain.
Ouvrage de référence :
LEBEAUME Joël. L’enseignement ménager en France. 2014. Presses universitaires de Rennes.
Photos
[1] Ferdinand Buisson (1841-1932). En 1882, il est Inspecteur général de l’enseignement primaire. Voir les pages 780 et 789 du tome 1. Voir le site BnF - Gallica.
[2] D’après Joël Lebeaume. Pages 26-27 et 53. Voir bibliographie.
[3] Extraits du Journal de l’Ain du 18 octobre 1907.
[4] Pierre de Monicault (1869-1953), maire de Versailleux, président du Syndicat agricole de Bourg, futur député.
[5] Journal de l’Ain du 19 novembre 1909.
[6] Marie Sentenac, 39 ans, est alors institutrice à l’école maternelle du faubourg de Lyon. Par la suite, elle connaîtra des démêlés administratifs.
[7] Courrier de l’Ain des 1er, 4 et 27 février 1910.
[8] L’école a été créée par un décret du 14 mai 1912. Le château de Grignon est aujourd’hui situé dans le département des Yvelines (78).
[9] Courrier de l’Ain du 2 mars 1913 qui publie un compte rendu complet de cette première session.
[10] Journal de l’Ain du 1er mai 1912.
[11] Journal de l’Ain des 14 juin, 5 et 19 juillet 1912.
[12] Journal de l’Ain du 19 septembre.
[13] Journal de l’Ain des 11 et 30 juin 1913.
[14] À Bourg, dans les écoles de la ville, elle a été mise en place au printemps de 1912. Courrier de l’Ain du 1er mai 1912.
[15] A.D. Ain. Série T.
[16] Journal de l’Ain des 12 juin et 25 septembre 1912.
[17] Joël Lebeaume. Ouvrage cité. Page 75.
[18] A.D. Ain. 1T1170.
[19] A.D. Ain. 24T12.
[20] La Croix de l’Ain du 17 avril 1938.
[21] Courier de l’Ain des 10 avril 1932 et 4 avril 1936. Ce dernier article publie le "procès-verbal de la session de Cormoranche-sur-Saône.
[22] Joël Lebeaume. Ouvrage cité, page 80.
[23] Conseil municipal du 4 mai 1927.
[24] A.D. Ain. 42J18. La suite du dossier n’est pas indiquée.
[25] Journal officiel du 26 juin 1938.
[26] Citations extraites de l’ouvrage de Joël Lebeaume. Pages 86 à 94.
[27] La Croix de l’Ain du 20 avril 1941.
[28] La Croix de l’Ain des 27 septembre 1942, 7 mars et 11 avril 1943.
[29] République nouvelle du 2 octobre 1946.
[30] Elle ouvre le 6 novembre 1950 et il est possible que cette Maison familiale ait pris le relais de celle du Thioudet à Péronnas, de courte existence.
[31] Voix de l’Ain, mai 1960.
[32] Le Dauphiné-Libéré du 23 avril 1964.
[33] Entre collège et lycée, il a changé plusieurs fois d’appellation et les Chroniques de Bresse lui ont consacré un important dossier dans leur édition n° 12-2019.
[34] Joël Lebeaume. Ouvrage cité, page 141.
[35] Le 80e est évoqué, pleine page, dans La Voix de l’Ain du 8 janvier 1988.